(*) La définition économique paraît inapte à caractériser les classes moyennes comme l’appartenance professionnelle semble insuffisante pour rendre compte de leur identité.
Il conviendrait donc d’appréhender la classe moyenne sur des critères non spécifiquement économiques. Nous allons y revenir.
le déclassement “économique” des classes moyennes
- La classe moyenne en perte de vitesse: l’OCDE alerte
- Les aides au logement vont d’abord aux moins favorisés, les dépenses fiscales bénéficient aux mieux lotis
- La part des dépenses contraintes dans le revenu des ménages est passée de 12 % dans les années 1960 à 29 % en 2019
- Le progrès technologique supprime la classe moyenne
- Le patrimoine des classes moyennes se dévalorise
- Quant aux diplômes … (voir)
(*) Notre civilisation de classe moyenne est à la croisée des chemins. Alors qu’elle définissait le projet des démocraties modernes, elle fait face à des défis majeurs. La recristallisation en masse des inégalités, la mobilité descendante, l’écrasement du pouvoir d’achat des salaires relativement aux prix des biens immobiliers, la paupérisation de cohortes entières de jeunes surdiplômés et la globalisation porteuse d’une montée aux extrêmes de la concurrence forment ensemble une spirale de déclassement aux effets potentiellement dévastateurs.
à la recherche des classes moyennes
- dans des démarches de projets originaux, personnels ou microcollectifs… sur la base d’attitudes à dominantes “offensives”
- dans des capacités d’adaptation aux évolutions de l’environnement qu’elles soient physiques, sociales ou économiques… sur la base d’attitudes à dominantes “défensives”
Ainsi, le coeur de la classe moyenne peut-il être vu comme l’espace social de l’innovation, dans les domaines des idées, des modes de vie, des carrières, des engagements, des opinions …
du capitalisme et de ses rétroactions
- Quand trop de gens se focalisent sur les mêmes options, ce n’est plus un projet, mais seulement l’exécution plus ou moins contrainte d’une prescription venue d’ailleurs… d’un pouvoir ou d’une communauté. Les pratiques se réglementent. La liberté d’action s’étiole.
- Des groupes plus importants et mieux identifiés constituent une “demande” au sens économique du terme. Or, une demande dans la classe moyenne est une “demande solvable” qui appelle en retour une création de gammes de produits et de services. L’aspiration à l’originalité, tout spécialement des jeunes, tend ainsi à ne produire rien d’autre que le renouvellement de la consommation… phénomène particulièrement visible dans les domaines de l’équipement corporel, de l’alimentation, du tourisme et des diplômes (avec l’explosion du nombre de formations et d’écoles privées dans tous les domaines).
- Qui dit demande forte, dit hausse des prix (logements, études, transports, alimentation …). La hausse des prix génère des attitudes d’adaptation (colocation, covoiturage …) qui, en la rendant acceptable, la stimulent.
Ces divers mécanismes de réduction des marges de manoeuvre provoquent ainsi une érosion des capacités d’adaptation comme de projet.
Cela pourrait signifier que le capitalisme est voué à détruire la classe moyenne qu’il aura créée… ce qui serait d’une importance cruciale pour l’approche du futur. Les classes moyennes sont les supports de la société de consommation, donc d’une relation fondamentale entre production et consommation de biens et de services… et tous les futurs imaginés pour cette “civilisation du smartphone” tendent à être pensés au travers de ce filtre (voir “la société de consommation: une parenthèse historique ?”).
- à plus courts termes… donc a priori plus simples.
- plus conventionnels, les démarches plus innovantes étant dès lors perçues comme plus faibles et plus risquées.
Laisser un commentaire