Allométrie: une autre approche des métamorphoses

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L’allométrie: qu’est ce que c’est?


L’allométrie désigne la croissance à des vitesses variables des différentes parties d’un ensemble. C’est un concept issu de la biologie où il se définit comme:

Étude de la croissance différentielle d’origine génétique des organes ou tissus d’un individu

On distingue(w):

l’allométrie positive, ou majorante, qui est une croissance relative plus rapide d’une partie d’un organisme par rapport à la croissance globale de cet organisme

… et bien sûr son inverse, l’allométrie négative, ou minorante. Différentes formes de croissance, aux différentes échelles de temps s’appuient sur ce concept, de la morphologie humaine à la croissance des arbres.


Allométrie et percolation


Pour appréhender les métamorphoses à l’œuvre dans l’évolution sociale, il faudrait évidemment en rester à la dimension abstraite de l’allométrie, celle qui compare les croissances d’un ensemble et de ses parties. À ce niveau, il est intéressant d’opérer un rapprochement avec un concept déjà envisagé, également à l’oeuvre dans les transformations, celui de percolation. (voir: la percolation, une base théorique pour analyser l’évolution)

  • l’un et l’autre s’appliquent à l’approche des métamorphoses (voir: 5 principes pour une futurologie de la métamorphose)
  • l’un comme l’autre rend compte d’une évolution globale non linéaire
  • l’un comme l’autre rend compte d’une évolution globale multi-composants
  • la percolation s’attache au processus, l’allométrie à la morphologie
  • l’allométrie est fondamentalement comparative, la percolation est fondamentalement cumulative
  • les deux concepts s’attachent aux durées et aux différentes échelles de temps
  • les deux concepts s’appliquent à des ensembles posés comme hétérogènes
  • la percolation correspondrait au principe d’agrégation, l’allométrie à celui, inverse, de dissociation, le premier étant susceptible de concerner les évolutions des sous-ensembles mis à jour par le second.
  • contrairement, mais aussi de façon complémentaire à l’allométrie, la percolation peut être exploitée sur les ensembles mal définis, par exemple dans le domaine de la pénétration des idéologies ou des changements de paradigme
  • l’allométrie, qui n’est pas un processus systématique dans l’évolution, le devient quand l’évolution se produit à l’intérieur d’ensembles bornés (par exemple l’allocation de ressources, quand une majoration relative sur un poste implique mécaniquement une minoration sur un ou plusieurs autres)

Pour les amateurs, l’allométrie comme la percolation peuvent faire l’objet d’une modélisation mathématique.


L’allométrie à quoi çà sert dans la pensée du futur?


Les scénarios d’évolution se construisent (trop) fréquemment en postulant le développement ou essoufflement de pratiques envisagées de façon globale sous la forme où on les connait aujourd’hui: plus ou moins… de réseaux sociaux, de recueil de données personnelles, de robots, de génétique, de virtuel, de collaboratif… etc.

Raisonner à partir de l’idée d’allométrie nous incite à explorer chaque voie d’évolution comme un ensemble décomposable en parties, susceptibles d’évoluer à des vitesses variables, vers des futurs très différents.

Ceci est d’autant plus important que les sous-ensembles ainsi mis à jour seront susceptibles de s’associer à des ” sous-ensembles d’autres pratiques actuelles ” pour créer des entités nouvelles inconnues aujourd’hui (voir billet précédent)

… Soit une approche de l’ évolution sociale, à l’évidence, beaucoup plus plausible.


image: http://www.tahitiartgallery.com/


 

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