notre futur technologique résumé par une innovation médicale

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une infection, une molécule, un rayonnement

 

Une équipe de recherche de l’Université de Groningen (Pays-Bas), dirigée par le professeur Feringa, a découvert un nouveau principe thérapeutique associé aux antibiotiques  (voir RTFlash du 08/10/2013) qui consiste à activer à distance certaines molécules de la famille des quinolones sous l’effet d’un rayonnement ultraviolet.

L’idée est d’activer ces molécules à un moment précis, grâce à un faisceau de rayons ultraviolets, de manière à ce que l’action antibactérienne se déclenche uniquement lorsque cette molécule est parvenue dans la région de l’organisme à traiter.

Le rayonnement provoque une transformation de la molécule qui entraine un effet antibactérien.

Ensuite, il suffit de seulement quelques heures pour que ces molécules actives retrouvent leur configuration initiale et perdent leur pouvoir antibiothérapique.

Il faut voir là une réponse au défit que constitue l’accoutumance rapide aux traitements de certains agents infectieux.

 

 

les composants désormais classiques de l’innovation

 

 l’identification d’une cible

 

Ces dernières décennies ont vu le développement considérable de toutes les formes de détection automatique (détection de présence, de fumée, de métaux… d’excès de vitesse. Portes automatiques… scan de caddie de supermarché… etc.). De nouvelles cibles de détection à distance s’annoncent, en permanence, comme maitrisées. Parmi les exemples récents:

• détection de la pollution par caméra (lien)

• détection de traces de drogues et d’explosif (lien)

 Cette problématique s’est encore développée avec la collecte tous azimuts de données liées au Big Data, voire à l’identification automatique des personnes (voir «l’avenir de l’image est-il dans l’invisible?»).

 

 

le choix du rayonnement

 

Nous sommes familiarisés de longue date avec les ondes hertziennes, les ultrasons des radars, les rayons X de la radiologie, les rayons laser pour toute sorte d’applications.

Les recherches de ces dernières décennies ont cependant montré que toute forme de rayonnement est susceptible de véhiculer des informations et de l’énergie et supporter ainsi des capacités de détection-action à distance. Le mode de rayonnement peut, dès  aujourd’hui, faire l’objet d’un choix en fonction des exigences du contexte… et des impératifs économiques.

• L’innovation ci-dessus présentée s’appuie sur le rayonnement ultraviolet

• L’infrarouge pourra, sous peu, atteindre des débits de 3 à 10 Gbits, mais il ne se déplace que dans un espace libre (lien)

• Le wifi peut passer à travers les murs (lien)

• … ainsi que les “rayons T“ (lien)

• Les micro-ondes, bien que moins rapides, auraient aujourd’hui les faveurs du trading high frequency pour leur réactivité très élevée (lien)

• Les ondes lumineuses elles-mêmes supportent de nouvelles applications (lien)

 Beaucoup de ces rayonnements peuvent aujourd’hui être stimulés.

• par de nouveaux principes de laser comme ceux dits “à Réseaux Amplificateurs Cohérents“

• par des principes nanométriques comme la plasmonique (lien)

 Ces amplifications peuvent “enfin“ donner une réalité au “tant attendu“ “rayon de la mort“ de la science-fiction (lien).

Actuellement, de multiples recherches ouvrent également la voie à la transmission par rayonnement “ciblée“ de l’électricité elle-même. On citera:

• Smart Universal Power Antenna du Fraunhofer Institute for Electronic Nano Systems (lien en anglais)

• une démonstration réalisée lors du dernier Tech Crunch Disrupt 2013 (lien)

 Des champs d’applications inédits continuent à s’ouvrir.

 

identifier et agir à distance

 

Mais s’il ne s’agissait que d’identifier des cibles à distance et de communiquer avec elles grâce à des ondes, on demeurerait dans le cadre des process classiques actuels… au moins au niveau des principes.

 

 

l’ouverture au futur technologique

 

La maitrise des différents types de rayonnement s’affine néanmoins de jour en jour et l’on y voit poindre l’utilisation progressive des nanotechnologies.

Mais l’innovation médicale mentionnée ci-dessus nous montre davantage.

 

 la démultiplication des cibles

 

Notamment un processus mettant en jeu deux cibles

• la zone d’infection, qui est la cible finale, celle qui justifie l’action

• la molécule de l’antibiotique qui est la cible opératoire du rayonnement utilisé.

qui communiquent entre elles.

L’émetteur du rayonnement ultraviolet pourrait constituer une troisième cible si un quelconque intérêt fonctionnel justifiait son activation à distance … et ainsi de suite, pour un enchaînement dans lequel chaque cible est capable de déclencher une action sur la suivante dans un registre spécifique (mécanique, énergétique, transformation moléculaire, biologique …etc.).

 

le conditionnel et l’intermittent

 

Un processus envisagé est conditionnel.

Il ne se déclenche que lorsqu’une ou plusieurs conditions sont réunies, ce qui, au niveau plus général, en appelle à l’intelligence artificielle, incontournable dans le futur, même si elle n’apparait pas explicitement dans l’exemple de référence.

Les données nécessaires peuvent découler d’indicateurs… reliés par rayonnement, directement ou non, aux cibles mises en jeu… selon la logique précédente.

Un processus de ce type est intermittent.

Cela signifie qu’il saurait gérer au mieux les ressources nécessaires pour atteindre l’objectif fixé… puis s’arrêter de lui-même (… lorsque les conditions de l’interruption sont réunies… cf ci-dessus).

L’alimentation électrique elle-même pourrait être stoppée ou réorientée en temps réel vers un autre process (voir chapitre précédent).

 

le futur technologique: espace-temps-énergie

 

Notre futur technologique se présenterait ainsi comme un nouvel espace-temps dans lequel des éléments communicants, inertes ou vivants, tour à tour source ou cible d’actions et de  détections, échangent de façon conditionnelle des données et de l’énergie, sur des distances pouvant aller du planétaires ou microscopiques (espace) en n’utilisant que l’énergie strictement nécessaire, sur des phases de temps bien délimitées.

Une traduction de ce futur dans l’organisation industrielle peut être trouvée  dans une étude de Gimelec (lien)

 

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