Sur le fond, il ne s’est pas passé grand-chose. Le Rasperry PI zero est un ordinateur capable de faire tourner un système d’exploitation pour 5$ et un encombrement de 6,5 cm x 3 cm x 5 cm. En fait, il n’est jamais vendu que 25$ de moins que son prédecesseur. La tendance, ce n’est pas “ que lui ”. Il est cependant un révélateur spectaculaire d’un mouvement qui vient de plus loin et où se rejoignent
- l’essor des nano-ordinateurs (dont celui à 130€ avec lequel est maintenu ce blog)
- une réduction des capacités de l’informatique à celle des applications minimalistes pour smartphone
- un glissement de multiples applications vers les montres, en attendant sans doute, les bijoux, les bagues…
- un glissement vers une miniaturisation qui n’est plus en soi “ une valeur de marketing ”, mais un paramètre strictement fonctionnel
Mais n’y a-t-il pas abus à élargir le propos à “ l’intelligence artificielle ” à partir de ce tout petit objet? On ne va pas faire tourner Watson sur le Rasperry PI zero.
Les mainframes existent depuis 1965, c’est à dire bien avant la micro-informatique. Ils lui survivront sans doute. Ils ont cohabité avec elle, ils pourront cohabiter aussi avec un univers d’objets informatiques simples et miniaturisés, dans le cadre d’une “ intelligence globale ” construite autour de l’interconnexion d’objets multiples aux capacités limitées… et même pas si limitées que çà si l’on se réfère à l’exemple du PI zero, qui précisément montre que des problèmes courants plus évolués pourraient être traités pour un coût nul ou presque.
L’avenir pourrait bien être celui dessiné depuis longtemps par les cartes bancaires et étendu à d’autres fonctions, éventuellement plus complexes.
Mais…
Mais c’est l’envol de la micro-informatique qui a fait, directement ou indirectement, la fortune des grandes multinationales du secteur.
Que peuvent-elles espérer vendre encore massivement, de cher et de compliqué, à moyen terme (j’entends dans les proportions qui sont pertinentes pour elles) si l’évolution suit ce cours-là? Nous retrouvons la question à laquelle nous étions arrivés, à propos de réalité virtuelle, dans le billet précédent (voir).
Et la question rebondit ailleurs.
Cette marche vers une informatique “ duale ”, constituée de serveurs et d’algorithmes surpuissants -d’un côté-, de dispositifs réduits et dispersés -de l’autre- amène à s’interroger sur les conditions d’une survie des “ intelligences artificielles intermédiaires ”, plus coûteuse que les uns, moins puissante que les autres, celles dont les ancêtres sont les micro-ordinateurs et le futur annoncé… les robots.
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