Pourquoi le web03, dit web sémantique, a-t-il échoué ?

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La paternité du web sémantique, dit web03, (appelé également “web de données“) est généralement attribuée à Tim Berners-Lee, principal fondateur du World Wide Web.

L’utilisation du terme « sémantique » est trompeuse : il s’agit non pas de sens (impossible à traduire informatiquement), mais de métadonnées traduisant des relations. Le web dit sémantique vise donc à produire des relations logiques de données à partir d’autres relations logiques de données, mais ne produit et n’interprète aucun sens – le sens restant le seul fait de l’interprétation humaine(w).

Bien que l’énoncé de son principe remonte aux années 60, on a commencé à réellement parler du web03  il y a une douzaine d’années. Mais il aura fallu attendre fin 2012 pour en voir un premier pas autoproclamé avec le Knowledge Graph de Google qui permet…

… une entrée directe “prix Nobel“ à partir de “Marie Curie“ !?
… qui plus est, en s’appuyant sur Wikipédia.

Tout d’abord est-il légitime d’évoquer le web sémantique à propos d’une requête lancée sur un seul terme, car quel sens supplémentaire l’algorithme peut-il bien générer dans ce cas-là?  Il faudrait donc que Google nous propose:

• soit d’écrire nos requêtes en langage naturel
• soit de formuler plusieurs termes pour mieux cadrer le sens général de la question (cette fonctionnalité très pertinente existe déjà sous le chapitre “recherches associées» en bas de page)

Or, le fameux Knowledge Graph, disparaît au moment où l’on aurait pu avoir besoin de lui, c’est à dire lorsqu’on précise sa recherche (exemple «Louvre») par les recherches associées (exemple «Louvre histoire»).

On peut comprendre que, dans sa vision idéale, la mise en place du web sémantique pose de réelles difficultés, mais l’approche d’une ontologie basique, ne serait-ce qu’à partir de la gestion de synonymes et de corrélations primaires, ne semble pas relever d’une complexité rédhibitoire. Google nous a habitués à résoudre des problèmes autrement plus ardus.

Alors, soit il s’agit d’un problème technologique et, dans ce cas, les grands Big Brothers du net ne sont pas près de pouvoir procéder à une analyse intelligente des données personnelles de plusieurs milliards d’individus, soit il s’agit d’autre chose.
Par exemple, d’une transition vers un internet à deux vitesses où les technologies évoluées (comme celles du web03) deviendraient payantes.

Peut-être va-t-il falloir, dans nos approches du futur, prendre l’habitude de ne plus dire «LE» web, mais «LES» web.

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