Charlie & le futur

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Presque quatre millions de personnes dans les marches républicaines des différentes villes de France, cela fait évidemment chaud au coeur, mais combien en restera-t-il pour défiler contre les lois liberticides qui vont être adoptées… au nom de Charlie (… un comble) ?

Car si un consensus international s’est brutalement dégagé à cette occasion c’est bien autour de l’idée de «renforcer la lutte contre le terrorisme»… celle-là même qui amène tout le monde à bombarder l’Irak et la Syrie… celle qui amène à donner encore plus de moyen au NSA et à ses équivalents qui, une nouvelle fois, n’ont pourtant rien vu venir (voir billets « l’improbable contre-utopie du big data -suite », «la surveillance et son futur ») .

Résumons:

  • Des gens qui symbolisaient la Liberté sont morts et leur mort va servir… l’ennemi de leur Cause, à savoir, la réduction des libertés.
  • Des organismes “sécuritaires“ qui ont fait, une nouvelle fois, la preuve de leur inutilité vont bénéficier, une nouvelle fois, d’une augmentation de leurs moyens
  • Les actions liberticides vont concerner, en premier lieu, les populations musulmanes «pourtant à des années-lumière du terrorisme dans leur écrasante majorité »… et ainsi alimenter l’extrémisme

La pensée du futur va sans doute devoir tenir compte des relations de plus en plus ambiguës qui semblent s’installer entre “ce qui devrait être des causes“ et “ce qui devrait être leurs effets naturels“. Quelque chose d’important se passe autour de çà et il faudra y revenir.

Car nous l’avons déjà évoqué à propos des différentes déclinaisons de la pensée environnementale (voir billet « Comment la pensée unique actuelle va-t-elle se tromper? ») 

Les arguments dûment développés (et à juste titre) par la pensée écologique pourraient, “une nouvelle fois“, alimenter la légitimité des actions de ses adversaires, comme les questions de pollutions aux hydrocarbures ont servi d’alibi au développement du nucléaire. Tout sera mobilisé pour “défendre la planète“ et “ses écosystèmes“: des OGM aux nanotechnologies, de la génétique à la géo-ingénierie (d’ores et déjà évoquée dans le dernier rapport du GIEC).

D’autres exemples encore:

  • La mobilisation syndicale, indispensable pour ne pas ramener trop vite le monde du travail à des conditions moyenâgeuses, “pousse“ finalement à la délocalisation des entreprises… qui ne demandent le plus souvent qu’à être poussées à çà… le moyen-âge court s’installer ailleurs pendant que le chômage s’installe ici.
  • Aujourd’hui, la mobilisation d’opposants tend à empêcher à peu près tous les projets d’aménagement… quels qu’ils soient… même les réseaux de transport en commun… même les parcs d’éoliennes. Or cela tombe vraiment très bien… aujourd’hui… où il y a de moins en moins d’argent pour en faire et que les promoteurs de ces projets, eux-mêmes, ne demandent souvent qu’à être empêchés de les réaliser, une fois tous les calculs faits.

Une question s’impose. Elle est très importante. Elle concerne le futur du militantisme et des luttes:

Comment va-t-il falloir lutter pour « ne pas aider » les forces du malheur?


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