Il est généralement admis que se fabriquer une représentation simplifiée d’une démarche aide à la construction de celle-ci, ne serait-ce que pour identifier, voire se libérer, de l’influence de modèles inconscients. La prévision peut ainsi renvoyer à “trois” types d’images, attachés à “deux” catégories d’attitudes:
• La première va consister à vouloir faire émerger très rapidement un “état” nouveau à partir d’une tendance posée comme centrale.
• La seconde va s’attacher à construire une “forme d’évolution globale”, seul fondement jugé crédible pour des “états” futurs (avec toutes les précautions requises dans l’emploi du mot “état”)
La métaphore graphique suivante peut être proposée pour exprimer la première attitude
Celle-ci ouvre à des extrapolations directes. Le chemin, qui mènera vers un “état futur” sur la base d’une tendance, est une ligne droite. Les relations de causes à effets y seront immédiates: les datas amènent à Big Brother, la robotique au pouvoir des robots, les sciences du vivant au transhumanisme… Des technologies à peine émergentes y seront supposées parfaitement maitrisées. L’impact des évolutions sur les pratiques sociales s’opèrera selon une logique “très actuelle”. Demain sera bleu ou noir, mais il sera monochrome. Cette démarche est la plus courante (voir lien), la plus consensuelle (voir lien) , la plus simple à mettre en oeuvre, mais… la plus certainement fausse. C’est celle des futurologues impatients.
La seconde attitude suppose le préalable d’une construction abstraite plus complexe, s’appliquant au suivi d’un “champ de forces”. Celui-ci vaudra autant par ce qu’il implique, que par ce qu’il permet ou par ce qu’il exclut. Les chemins issus des datas partiront dans de multiples directions, l’amélioration “théorique” de l’humain y sera interpelée au niveau de ses motifs, de sa faisabilité, de sa légitimité, des intérêts de ses acteurs… Les tendances “logiques” s’y verront confrontées au principe d’incomplétude (voir lien), ainsi qu’aux forces économiques et idéologiques du moment, elles-mêmes en évolution constante. Cette attitude s’appliquera à chercher du sens dans un ensemble “peu ordonné”, pour ne pas dire chaotique.
Le schéma suivant pourrait figurer “la première phase” de cette seconde démarche qui se caractérisera par la volonté de recadrer au plus près l’éventail des probables avant d’émettre des hypothèses sur les états nouveaux nés de leurs interactions
Plus complexe (peut-être trop), mais à coup sûr plus juste.
La troisième représentation possible est celle de l’image d’entête. Elle consiste à tirer les fils des différentes problématiques d’évolution. Elle ne mène pas à la représentation d’un “état” futur, mais elle est d’un niveau de complexité moins dissuasif, bien que réel, alors même qu’elle est compatible avec les réflexions globales représentées dans l’image précédente.
En résumé: insuffisante, mais utile.
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