- pourquoi percevons-nous ces images comme “non-futurologiques”? … ce qui nous renseignerait sur notre façon de penser le futur
- quels types de futurs pourraient s’avérer compatible avec elles?… ce qui nous permettrait d’approcher des futurs non pensés
- ni dans la référence implicite à l’urbain, qui imprègne notre pensée du futur et dont la montagne est exclue
- ni dans celle de saturation démographique avec laquelle l’isolement n’apparait plus compatible
- ni dans celle plus prégnante encore de réchauffement climatique
- ni dans l’ascèse normalement attachée au totalitarisme quel qu’il soit: la pensée du futur exclu le plaisir … et “l’aventure individuelle”
- ni dans la référence à de nouvelles technologies
- le réchauffement climatique aurait induit des phénomènes variables selon les régions et localement aberrants, ce qui est plausible
- l’érosion de la classe moyenne aurait abouti à la radicalisation de l’inégalité: les plaisirs de l’altitude n’étant plus réservés qu’à quelques-uns
- l’affaiblissement des services publics provoqué par l’érosion des recettes fiscales amènerait à une dégradation telle du système de transport que la montagne, devenue inaccessible, n’accueillerait plus que ceux qui y résident. Un plaisir comme celui-ci n’étant, pour eux, qu’une petite contrepartie aux rigueurs de leur vie quotidienne.
Ainsi, contre toute attente, cette image peut être considérée comme parfaitement compatible avec la pensée unique en futurologie. Ce qui révèle que notre pensée du futur manipule non seulement peu d’éléments, mais qu’elle n’intègre qu’une petite partie des représentations qui pourraient leur être associées.
À l’évidence à un futur ou le mode opératoire d’Ikea se serait généralisé à la plupart des domaines, sur le modèle de la grande industrie ou les grands constructeurs de composants semblent progressivement prendre le pouvoir sur les ensembliers (Foxconn en informatique, Safran dans l’aéronautique…), dans la lignée de premières expériences avortées comme le projet de smartphone ARA de Google, et surtout du montage de PC sur mesure par les particuliers eux-mêmes. La vente de composants deviendrait mondiale, ce qui en ferait baisser les prix, et induirait un nouveau mode de consommation “active”. Ce principe intégrerait le souci écologique en permettant la mise en oeuvre des seuls composants jugés utiles (…ou finançables) par chaque utilisateur, ainsi que le remplacement des seules parties défectueuses ou obsolètes d’un ensemble. Les produits d’usages courants seraient construits à la manière d’un site internet… sous WordPress 🙂
Chaque année, plus de 60 000 feux de forêt se déclarent en Europe. Dans le monde, les territoires touchés couvrent 350 millions d’hectares, six fois la superficie de la France. En trente ans, malgré des moyens accrus de lutte, les surfaces incendiées ont doublé et les grands feux autrefois exceptionnels se multiplient partout sur la planète.
- Le feu incarne les limites de la prévision et du contrôle dont la futurologie se nourrit. La pensée unique de la futurologie est prête à admettre que le robot ou les manipulations génétiques échappent à l’homme, mais de façon quasi-rationnelle, par extrapolation, comme un cheval qu’on aurait volontairement mis au galop et qu’on ne serait plus capable d’arrêter. Ces dérives ne nous confrontent pas à une impuissance du même type que celle que nous imposent les forces naturelles ou… le feu. Notre pensée du futur serait donc altérée par… des blocages psychologiques.
- Les réactions face aux événements dramatiques s’opèrent dans le cadre d’idéologies constituées et peu évolutives. Dans le cas des incendies de forêts, où le réchauffement climatique est manifestement en cause, les climatosceptiques regardent ailleurs et paradoxalement … les écologistes aussi, car lutter contre ce fléau supposerait un recours accru à des moyens techniques et à des travaux d’infrastructures auxquels ces derniers sont farouchement opposés, de quelque nature qu’ils puissent être.
On le savait, mais cet exemple le confirme: notre pensée du futur est fortement influencée par les débats et idéologies d’aujourd’hui.
- Si leur statut actuel a peu évolué d’ici là, cela supposera un échec de la réalité virtuelle qui, selon la logique futurologique en vigueur, devrait amener une part croissante des 700 000 visiteurs annuels du château de Chambord à s’y promener virtuellement… comme dans la grotte Chauvet… mais depuis leur salon. À l’inverse, si la réalité virtuelle tient les promesses qu’on nous vend aujourd’hui, les coûts d’entretien de tels ensembles seront-ils encore justifiables auprès du contribuable? On le voit, cette image questionne le futur du tourisme, du patrimoine et des mondes virtuels.
- Une redéfinition du statut des grands châteaux français est-elle imaginable? Pourraient-ils être livrés au secteur privé à l’instar de l’Hôtel-Dieu à Lyon? Pourraient-ils, par exemple, devenir les campus des grandes sociétés de demain, permettant à celles-ci de rendre quasi-captifs leurs employés à distance des villes (c’est déjà le cas pour certaines) tout en s’appropriant des espaces à haute valeur symbolique, pour ne pas dire… l’Histoire elle-même, ce qui a toujours été l’ultime tentation des puissants?
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