les biais cognitifs du futurologue: présentation générale

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le biais, l’erreur, la vérité, l’incertitude

 

qu’est-ce qu’un biais cognitif?

 

Les biais cognitifs se définissent comme des erreurs de jugement à caractère systématique, largement partagé, et relevant de causes identifiées dans le mode de traitement de l’information.
Ils ont fait l’objet de multiples recherches dans leurs détections, dans leurs conséquences quotidiennes ou stratégiques, et dans leur exploitation, par exemple en publicité. De multiples sources reprennent des listes de biais répertoriés – par exemple –

 

peut-on s’autoriser à parler de biais cognitif en futurologie?

 

Donc, en première analyse, qui dit “biais cognitif“ dit “erreur répertoriée“, ce qui suppose, au minimum, la possibilité d’identifier des erreurs “avérées“.
Est-ce possible en futurologie où seule une prédiction “datée“ peut déboucher sur une erreur avérée? En l’absence de date, toute prédiction pourra s’assimiler à une erreur en cours ou à une vérité en attente.Qui prévoit la fin du monde n’a ni tort ni raison.
Mais l’erreur avérée se conçoit-elle en dehors d’une vérité établie? Et qui est en mesure d’énoncer cette vérité… dans n’importe quel domaine?
Quelle serait cette vérité en sciences sociales, en économie, en écologie… voire même en médecine, où une thérapie validée pourra s’avérer dangereuse par des effets collatéraux tardifs?…etc.
Vu sous cet angle, tout domaine de connaissance ou de recherche, et pas seulement la futurologie, serait rappelé à une certaine prudence dans l’évocation du vrai… donc de l’erreur.
Et que dire du caractère volatile des situations de jugement ?

Pour tout le monde, il y a vingt ans, Bill Gates était un visionnaire et Steve Jobs s’était trompé… Qu’en est-il aujourd’hui? … Qu’en sera-t-il demain?

 

le processus de la pensée avant son résultat

 

Heureusement pour leurs qualités scientifiques, les recherches sur les biais cognitifs ne s’attachent qu’aux processus mal fondés, aux pollutions intellectuelles et aux implicites des démarches, pas à la qualité de leurs conclusions.
Parmi les biais répertoriés, prenons un exemple: “l’effet de primauté“. Il se définit comme suit (source):

Au milieu des années 1940, le psychologue Solomon Asch a mis en évidence un effet de primauté, c’est-à-dire que l’information reçue en premier déterminerait plus l’impression que l’on a d’autrui que l’information reçue ensuite.

Remarquons que cet effet souligne l’impact particulier d’une première impression sur le jugement d’ensemble sans préjuger du caractère plus ou moins juste de cette première impression.

Il en va de même pour le conformisme. L’adhésion peu ou mal fondée à l’opinion du groupe constitue une faiblesse de raisonnement, mais ne signifie pas que le groupe à tort.

Ainsi, bien que l’incertitude fasse loi en futurologie, il paraît néanmoins légitime d’y postuler l’existence d’erreurs types de raisonnement.

 

trois approches possibles et combinables

 

des biais a portée générale

 

Si des biais cognitifs à portée générale ont été mis à jour, pourquoi épargneraient-ils le domaine de la futurologie? La liste de ces biais étant longue (w) et leur application à la futurologie d’un intérêt inégal, nous y reviendrons ultérieurement.

 

des processus de pensée qui « devraient » mener à l’erreur

 

Nombre de procédés destinés à manipuler le jugement sont connus depuis l’Antiquité.(w). Pour Cicéron …/… la rhétorique consiste à

prouver la vérité de ce qu’on affirme, se concilier la bienveillance des auditeurs, éveiller en eux toutes les émotions qui sont utiles à la cause

Les bases de ces ressorts existent indépendamment de leur exploitation par un tiers et peuvent apparaître comme les ancêtres des biais cognitifs.

Les erreurs de raisonnement de type logique sont également connues depuis longtemps. Elles peuvent être voulues ou subies (w).

Un paralogisme est un raisonnement faux qui apparaît comme rigoureux et où le locuteur est de bonne foi, contrairement au sophisme pour lequel il y a une volonté de tromper. Dans “la Critique de la raison pure‘ Kant a identifié les paralogismes comme étant des illusions de la raison.

Le paralogisme le plus célèbre:

Tout ce qui est rare est cher. Un cheval bon marché est rare. Donc un cheval bon marché est cher.

 

des prémisses de raisonnement posés comme non valides

 

Pour notre propos, ces prémisses concerneront également la façon d’aborder le futur. Ils ne sont pas exclusifs d’autres vices de raisonnement, mais supposeront une prise de position par rapport à ce que peut et doit être la futurologie.

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