l’impossible révolution écologique & son effet le plus probable

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Marchons pour le climat! C’est désormais la seule chose que nous puissions faire pour lui.


Irréversibilité et radicalisation du réchauffement climatique


Les grands épisodes caniculaires deviennent la norme, les records de chaleur, la routine. La planète brûle partout. Lorsque les études scientifiques rejoignent la perception de tout un chacun sur un phénomène donné, il est légitime de considérer qu’on se rapproche du vrai.
En théorie, l’écologisme ne devrait pouvoir survivre qu’aussi longtemps que la transformation environnementale apparait réversible. Dans le cas contraire, il ne reste plus qu’à subir, la lutte devient inutile et l’écologisme sans objet. Ainsi, le réchauffement généralement minimisé par les pouvoirs en place – pour leurs raisons à eux – ne peut, à l’inverse, être “trop” maximisé par la contestation écologiste – question de survie -. D’où un consensus qui s’établit autour de l’idée que “le réchauffement est préoccupant… mais contrôlable”.
Mais il ne l’est déjà plus et le sera de moins en moins. Sont en cause les phénomènes dits de rétroaction. Or ceux-ci ont non seulement pris une ampleur considérable, mais les rétroactions les plus actives sont toutes positives (elles vont dans le sens du phénomène principal… elles l’amplifient).
  • Exemple type: -> réchauffement climatique -> sécheresse -> incendies de forêt -> dégagement de gaz à effet de serre par la combustion + réduction des capacités de transformation de ces gaz par les forêts ->-> augmentation du réchauffement. Dans le cas des grands incendies sibériens , la rétroaction est encore amplifiée par le dégel des sols et le dégagement supplémentaire de CO2 et de méthane.
  • Exemple-2: -> réchauffement climatique -> réchauffement , désoxygénation  & acidification  des océans -> moindre capacité à absorber les excédents de CO2 ->-> augmentation du réchauffement.
L’idée d’une convergence planétaire vers des comportements exemplaires (voir “écologie: le “ comportement modèle ” sert-il à quelque chose?”), ceux de 200 pays, de 8 milliards d’humains, ceux des multinationales  ou des Trump et Bolsonaro du moment, n’est envisageable que dans la foi religieuse ou les univers de Walt Disney. Sur la base des fourchettes de réchauffement actuellement annoncées par les scientifiques, s’en tenir au pire serait sans doute… ce qui pourrait nous arriver de mieux.
Cependant, en marge du réchauffement proprement dit, ce qui pourrait induire la conséquence la plus directe serait la “rapidité avec laquelle l’environnement se modifie”.

conséquence directe


un rapide essor de la génétique

L’environnement a subi de multiples et profondes transformations depuis ses origines connues (glaciation, réchauffement, hausse et baisse du niveau des océans…etc), mais celles-ci furent suffisamment lentes pour permettre l’adaptation génétique  de nombre d’espèces, notamment de l’humain. La transformation de l’environnement est devenue bien trop rapide pour autoriser une adaptation génétique “naturelle”. Il faudra donc en passer par une adaptation génétique… “non naturelle”.
L’agriculture biologique, représentation actuelle de l’espoir et du progrès, va rapidement s’avérer irréaliste, les mécanismes naturels devenant inopérants face à la transformation simultanée des températures de l’air, des sols, de la disponibilité en eau, de la transformation des micro-organismes, de l’émergence de nouveaux parasites…etc. Actuellement une vigne est traitée en moyenne 20 fois par an (*). L’agriculture biologique elle-même ne peut éviter d’avoir recours à des traitements chimiques (*). À l’évidence, l’agriculture, tel qu’on pouvait la concevoir, n’est d’ores et déjà plus compatible avec les transformations qu’ont subies nos écosystèmes. Le dernier mot va revenir aux OGM. Ce processus est, en outre, largement engagé .
Devenue légitime, la recherche en génétique va s’emparer d’un grand nombre de domaines. Elle va s’installer dans la pensée dominante. C’est là qu’on recherchera, en priorité, les réponses aux différents problèmes liés au vivant.

MAIS… petit retour sur un ancien billet

Il est donc facile d’imaginer que la génétique puisse renforcer la capacité de résistance des végétaux aux parasites, au stress hydrique ou même aux incendies. Qu’elle puisse stimuler les rendements à l’hectare ou la synthèse chlorophyllienne. Qu’elle puisse résoudre l’essentiel des problèmes agricoles que va nous poser le réchauffement, mais ce sera sans doute… pour en créer de nouveaux… qu’elle résoudra en partie… en en créant d’autres …etc… La génétique va donc s’emparer des problèmes du vivant, puis s’autoalimenter… soit le profil d’un nouvel Eldorado capitaliste.
Rapide survol du problème:
La génétique va-t-elle permettre d’améliorer l’intelligence? Ce billet fut l’occasion d’explorer quelques grandes lignes de l’amélioration génétique et des incertitudes et problèmes qui lui étaient liés. Par exemple:
(source INSERM):
Le gène agouti est impliqué dans la détermination de la couleur du pelage chez la souris : dans un groupe d’animaux portant tous la même version de ce gène, certains ont un pelage brun chiné et d’autre un pelage jaune. Ces derniers ont en outre une susceptibilité accrue à l’obésité, au diabète et à certains cancers.
La science ne cesse de découvrir de nouveaux gènes importants pour la performance physique (ex : des gènes déterminant la structure des fibres musculaires, synthétisant les facteurs de croissance ou les hormones telles que l’hormone responsable de la formation sanguine (Epo), régulant l’équilibre énergétique de l’organisme…). En 2000, 29 de ces gènes sportifs étaient connus. En 2011, on en comptait déjà 221 et la liste continue de s’allonger.
En génétique, circonscrire un domaine de performance est extrêmement complexe… pour ne pas dire illusoire. Pourtant, c’est probablement l’unique réponse envisageable face à la rapide évolution de l’environnement.
Le bon côté de la chose est qu’elle va sans doute se substituer progressivement à la chimie (pour l’instant d’une toxicité beaucoup plus avérée pour l’humain). C’est déjà chose faite avec les insecticides – côté plantes  et – côté insectes -. Vont en découler des comportements erratiques des environnements en matière de populations de parasites et d’insectes – ciblés ou non (ce qui visera les pucerons affectera les fourmis…etc…) – ainsi que de leurs comportements (migrations, taille, agressivité…). Les écosystèmes vont être bouleversés par la génétique… mais ils le seront aussi sans elle.

en guise de conclusion provisoire


Le réchauffement climatique va donner lieu, directement ou indirectement, à d’innombrables conséquences purement environnementales. Il va influencer de multiples manières l’économie et les pratiques sociales en se combinant avec d’autres facteurs. Cependant, l’essor de la génétique se présente aujourd’hui comme sa conséquence la plus directe et la plus inévitable.

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